10/06/2018

Alcatel-Lucent Entreprise

Un C.E. véloptimiste ? C’est possible !

Notre série de portraits spéciale « Au Boulot à Vélo » se poursuit avec de redoutables compétiteurs, bien difficiles à déloger des premières marches du podium. Depuis ces dernières années, le C.E. d’Alcatel-Lucent Enterprise Illkirch affiche un palmarès impressionnant : lauréat du 1er prix 2017, 2ème prix 2016 et 1er prix 2015 du Challenge Au Boulot à Vélo ! Soupçonnant une consommation illicite de potion magique, l’équipe du CADR 67 a voulu en savoir plus sur ces irréductibles de la petite reine. Existerait-il un déclic cycliste ? Rencontre avec l’équipe sur-motivée de la Commission Transport du C.E. d’Alcatel-Lucent Enterprise, qui a réussi le pari d’impulser une dynamique en faveur d’une mobilité plus durable et, bien sûr, du vélo !

Une Commission Transport : késako ?

C’est Agnès, la secrétaire du C.E., qui est à l’origine de la création de la Commission Transport, avec l’accord de l’entreprise. Elle se souvient : « Au départ, l’idée est venue tout simplement en discutant avec des gens ! Il y avait déjà des personnes qui avaient mis en place ce genre d’actions au sein du groupe. L’idée m’avait parue intéressante puis j’ai creusé un peu. A l’époque, j’ai même été en rapport avec des collègues aux États-Unis – à Dallas je crois. Ils étaient très branchés gadgets : ils m’avaient envoyé tout un carton avec des capes, un frisbee, etc. Ils organisaient aussi des petits-déjeuners et des actions de promotion. Cela fait plus de dix ans déjà ! Et, c’est comme ça que la Commission a vu le jour, en 2006, si je me souviens bien. »

Patrick, le président de la Commission Transport du C.E., nous explique le rôle de son équipe : « Nous sommes cinq personnes chargées de faire la promotion des déplacements doux au sein de l’entreprise, c’est-à-dire la marche, le vélo et les transports en commun. Il y a bien sûr Agnès, mais aussi Damien, François, Rodolphe et moi-même. On se partage le travail. Par exemple, pour le Challenge Au Boulot à Vélo, je ne fais rien : c’est Rodolphe qui est entièrement responsable. Damien a supervisé un achat groupé de casques pour les collègues cyclistes. François, lui, a fait les démarches pour acheter une trottinette électrique. »

Dernières actions en date : la Commission Transport s’est mobilisée pour assurer le maintien de la navette CTS reliant Illkirch à Lingolsheim. L’équipe a également initié une enquête transport auprès des collaborateurs, dans le cadre de la démarche Optimix, proposée par l’Eurométropole de Strasbourg. Le prochain axe de travail qui se dessine serait de comprendre les freins à la pratique du covoiturage et de trouver des remédiations. Agnès ne manque pas d’idées : « Il serait intéressant de créer un arrêt pour faire de l’autostop organisé, au niveau de Baggersee. Beaucoup de gens convergent à cet endroit, soit par l’autoroute, soit par le tram. Les automobilistes pourraient s’arrêter pour prendre les personnes qui arrivent avec les transports en commun, afin de rallier les derniers kilomètres jusqu’au bureau. Cela existe déjà dans la vallée de Munster par exemple ! Le concept s’appelle le transi-stop. »

L’essayer, c’est l’adopter !

Voici l’une des stratégies de la Commission Transport : proposer des solutions de mobilité alternatives aux collaborateurs, pour que ceux-ci puissent se faire une idée et choisir ce qui correspond le mieux à leurs besoins.

Il y a quelques années, l’équipe a ainsi acheté un vélo électrique que les collègues pouvaient louer en semaine, mais aussi le week-end ou pendant les vacances, de l’ordre de 5 euros la journée avec des tarifs dégressifs. L’idée était de montrer aux personnes qui ne sont pas très sportives qu’elles peuvent aussi faire du vélo, sans trop d’efforts, y compris pour venir au travail. Le concept a séduit Michel, qui a acheté un vélo électrique après avoir testé le modèle proposé : «  J’habite à Souffelweyersheim, au nord de Strasbourg. Je suis venu deux ou trois fois en vélo standard, mais le problème, c’est que je devais emmener des affaires de rechange et je n’aime pas devoir prendre un sac en plus. Le vélo électrique a été la solution : quand j’arrive, je ne suis pas en nage ! »

Au bout de trois ou quatre ans, la Commission Transport a revendu le vélo et investi dans une trottinette électrique. Comme l’explique Patrick, celle-ci est destinée à un autre public : « Cette fois-ci, l’idée est de permettre aux collaborateurs de faire les quelques kilomètres qui les séparent du tram, pour éviter de devoir attendre le bus. La trottinette intéresse encore plus de gens que le vélo électrique. En sept mois, elle a parcouru 1.250 km : c’est plutôt pas mal, non ? » Il ajoute avec un sourire : «D’ailleurs, Michel a aussi acheté une trottinette électrique, suite à notre action ! Dès qu’on fait un truc, il l’achète ! » Le problème de Michel, c’est qu’il lui faut plus d’une heure de transport pour aller de chez lui au travail : « Je suis donc obligé de prendre deux  tickets de tram parce que je dépasse l’heure de correspondance ! Je n’ai pas non plus envie de prendre l’abonnement car je veux pouvoir acheter un ticket de bus ou de tram quand ça m’intéresse et quand j’en ai besoin. La trottinette est donc une bonne solution ! Je la prends pour aller jusqu’au relais Hoenheim-Gare, puis je monte dans le tram, et une fois arrivé je remonte le canal pour aller jusqu’au bureau. En plus, la trottinette est autorisée dans les transports, même aux heures de pointe : je la plie et je la mets sous mon siège, aucun contrôleur ne m’a jamais fait de remarque ! »

Un vélo pour tous, tous pour le Challenge !

La Commission Transport du C.E. est bien sûr mobilisée à l’occasion du Challenge Au Boulot à Vélo. Comme l’explique Rodolphe, la préparation débute en amont : « Avec l’arrivée des beaux jours, nous organisons un atelier de réparation pour remettre les vélos à niveau. Les collègues peuvent même venir avec les pièces détachées pour qu’on fasse les changements les plus conséquents. Nous avons déjà changé des patins de frein et un câble de dérailleur. Ça permet de donner le top, de rappeler aux collaborateurs que l’échéance approche. » Il poursuit : « Le premier jour du challenge, nous offrons le petit-déjeuner à ceux qui viennent à vélo. Ensuite, nous suivons de près les résultats pour voir si l’on est bons ou pas ! »

Patrick nous raconte le coude-à-coude avec l’équipe concurrente d’ARTE : « Nous avons toujours fini premiers, sauf lors de l’édition 2016, où ils nous ont battus. Il faut dire qu’il a fait particulièrement mauvais cette année-là ! Cela nous a pénalisés. Chez ARTE, les cyclistes sont surtout des urbains qui viennent tous les jours à vélo, bien équipés, avec des capes, etc. Chez nous, les cyclistes sont moins nombreux, mais nous faisons plus de kilomètres ; alors, forcément, quand il pleut, les gens sont moins enclins à prendre leur vélo… L’année dernière, le nombre de salariés a diminué ce qui fait que nous sommes passés dans la catégorie des entreprises de moins de 500 salariés. Là, on a explosé le deuxième ! »

L’an passé, l’équipe peut en effet se targuer d’avoir aligné 10.381 km à vélo (soit l’équivalent de la distance Paris-Singapour !). Patrick souligne l’implication des collaborateurs : « Nous sommes actuellement 420 personnes sur le site et 116 cyclistes ont participé au Challenge. C’est un bon quart ! En plein été, lorsqu’il fait beau, il doit bien y avoir 80 montures continuellement présentes dans le parking à vélos. » Rodolphe ajoute : « Chez nous, il y a une quinzaine de gros rouleurs qui font dans les 20 km matins et soirs. Il y a même un collègue qui vient d’Oberhaslach, dans la vallée de la Bruche, à 40 km d’ici. C’est une personne qui fait le trajet deux fois par semaine, alternant deux jours en télétravail et deux jours au bureau. Et sans assistance électrique ! »

116 cyclistes et 53 nuances de vélo

S’ils ont tous en commun la pratique du vélo, nos rouleurs ont chacun leur histoire et une raison qui les a poussé à mettre le pied au pédalier.

Il y a tout d’abord les cyclistes devant l’éternel, ceux qui sont tombés dedans… et vous connaissez la suite ! C’est notamment le cas de Patrick, qui raconte avoir pris le vélo pour se rendre au travail dès son emménagement à Illkirch en 2001. Patrick est un cycliste urbain, tenace et régulier, mais sur de petites distances : « Moi je viens pratiquement tous les jours à vélo, mais il faut dire que j’habite juste à côté. Le trajet de chez moi au travail fait 3,5 km. De mon quartier, j’ai un accès direct à la piste cyclable qui donne sur le canal Rhône-Rhin, ce qui fait que je ne traverse aucune route, aucun carrefour. J’ai beaucoup de chance ! »

Il y a ceux pour qui la pratique du vélo s’est installée de manière progressive, jusqu’à ne plus pouvoir s’en passer. Rodolphe en fait partie : « Je viens régulièrement au travail à vélo, depuis chez moi à Obernai. Cela fait 23 km. Je viens presque tous les jours sauf le mardi qui est mon jour de télétravail. J’ai profité de cette opportunité pour alléger un peu la charge. Tous les jours, ça fait quand même beaucoup… Je pourrais venir en voiture, mais franchement j’aime tellement venir à vélo ! » Pour lui, tout a commencé lorsque son petit dernier n’est plus allé à la crèche et qu’il n’a plus eu besoin de l’emmener le matin : « Au début, je venais seulement le mercredi à vélo pendant la période estivale, c’était il y a dix ou quinze ans. Après, il a fallu négocier avec mon épouse : mine de rien, cela prend quand même plus de temps qu’avec la voiture ! Au début, je prenais le vélo deux fois par semaine, puis trois, puis quatre,… jusqu’à ne faire plus que cela ! »

Il y a ceux, à l’instar de Damien, qui ont pris exemple sur les collègues : « Je dirais que c’est Rodolphe qui m’a convaincu de venir au travail à vélo ! Je viens de Kolbsheim à l’ouest de Strasbourg. J’avais essayé l’option transports en commun, mais c’était vraiment trop long. A un moment donné, je faisais du covoiturage. Et puis, j’ai commencé à venir à vélo, voyant l’exemple de Rodolphe et les actions autour du challenge. L’évènement a incité beaucoup de monde à se mettre au vélo : il y a eu une véritable émulation entre collègues et entre services ! Je pense que le Challenge a joué le rôle de catalyseur. » Damien n’est certes pas devenu un cycliste aussi assidu que Rodolphe – le trajet depuis Kolbsheim fait tout de même une vingtaine de kilomètres – mais il prend régulièrement le vélo pour venir au travail avec le retour des beau jours : « Grâce au boulot, j’ai redécouvert le vélo en semaine ! »

Et il y a ceux, comme Michel, qui ont été convaincus par les actions de la Commission Transport et se sont peu à peu pris au jeu : « C’est vrai qu’à chaque fois, ils m’ont donné envie de raccrocher le wagon ! Pour moi, faire du vélo doit rester un plaisir ! Je ne viens que lorsqu’il fait beau et que les condition s’y prêtent. Et bien sûr, à l’occasion du Challenge ! »

Tous s’accordent en tout cas sur un point : le vélo est un vrai bol d’air qui leur permet de laisser le boulot… au boulot ! Et si le déclic cycliste venait tout simplement avec la pratique ?

Un grand merci à Rodolphe, Patrick, Agnès, Michel et Damien pour avoir répondu à nos questions ! … Et toutes nos salutations à François, le dernier membre de la Commission Transport, que nous n’avons pas (encore) eu l’occasion de rencontrer.

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